Depuis des siècles, le village Bat Trang est devenu l’épicentre national d’une forme d’art ancestrale : la poterie. Dès le Moyen-Âge, c’est sur les berges alluvionnaires du fleuve Rouge que furent extraites des couches d’argiles pour la construction du palais royal. Une vocation qui depuis ne s’est pas tarie. Triés sur le volet, les meilleurs artisans du pays se ruaient vers le village pour livrer des œuvres à la cour royale et à l’aristocratie. Aujourd’hui, la totalité du processus de fabrication est maîtrisée par une centaine de familles. On vous invite à découvrir les coulisses de cet artisanat à part en visitant ses ateliers, recouverts de fines poussières d’argile, et les salles d’exposition où les chefs-d’œuvre des étudiants sont exposés.
Atelier de poterie à Bat Trang
Portrait de l’hôte
La famille de Tran, c’est 18 générations de potiers depuis le 17e siècle. Après avoir traversé la guerre américaine, il a ouvert un atelier en 1989 afin de peaufiner ses propres techniques. Il se démarque par la capacité à faire revivre des motifs anciens du 12-13e siècle. C’est une figure connue dans la préservation des arts anciens du Vietnam. Plusieurs de ses œuvres sont encore exposées au Musée d’Histoire national et le Musée des Beaux Arts.
Argile : « or blanc »
L’argile du fleuve Rouge est l’une des clés de la qualité des poteries Bat Trang. Débitée en mottes, elle est concassée sur l’aire de travail, puis épurée et détrempée, ce qui lui confrère une certaine plasticité. Elle est ensuite pétrie puis malaxée avec une quantité proportionnée de dégraissant, obtenu traditionnellement par le broyage de tessons de poteries cassées.
Techniques de moulage
Comme toute chaîne de production, chaque artisan effectue une seule et même tâche. L’argile est placée sur un tour et moulée grossièrement. Elle est ensuite sculptée plus finement avec des raclettes et enfin brossée à l’eau pour lisser la surface. Des fours à très haute température permettent de créer des poteries plus dures et parfois vernissées.
Subtilité des dessins
L’émaillage et la décoration à main levée sur émail cru sont présentés, ainsi que la dernière cuisson. Les motifs dessinés racontent souvent des légendes populaires du pays.
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