Malgré la modernité des infrastructures hospitalières, les Vietnamiens utilisent en parallèle des herbes médicinales pour soigner des maladies. L’origine de l’usage des plantes médicinales se perd dans la nuit des temps. Toutefois, son approche puise dans les traditions chinoises. Dans le Vieux Quartier d’Hanoï, la rue des apothicaires Thuoc Bac est bien connue des habitants. Plongé dans les parfums floraux, vous trouverez des échoppes minuscules avec les étals gonflés de produits venus d’un autre temps. Cannelle, anis étoilé, cardamom, ginseng, ..les ingrédients des remèdes de médecine traditionnelle paraissent sortir d’un grimoire de conte de fées. Les Hanoïens suivent rigoureusement les préceptes de cette médecine ancestrale. Au-delà d’une simple curiosité, la rencontre avec un apothicaire sera l’occasion d’en apprendre plus sur les croyances liées aux recettes
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Portrait de l’hôte
Le cabinet du docteur Cuong est situé en plein cœur de la rue des herbes. Fidèle au mode de vie ancestral, il conserve les mêmes habitudes : à l’ouverture du bureau, il installe des sacs de plantes à l’entrée et sur trottoir. Son espace de 40 mètres carrés est un véritable couteau suisse : coin de consultation, stockage de médicaments, outillage de fabrication. À la fin du 19e siècle, ses ancêtres vivaient et travaillaient ici. Au fil du temps, la famille s’agrandit et les membres furent contraints de déménager en banlieue. Depuis des années 1950, cette adresse est entièrement consacrée à la pratique de la profession.
Équilibre des forces intérieures
Au fil des siècles, les Vietnamiens ont adopté une approche de la médecine qui met l’accent sur l’importance de l’alimentation, de l’univers et de l’équilibre affectif. De nos jours, les traitements de plusieurs maladies reposent encore sur l’usage des plantes endémiques. La philosophie taoïste en fait partie intégrale, en particulier le khí, ou force vitale de l’être humain. Le khí produit lé forces opposées et complémentaires du Yin et du Yang. Le khí est comme une forme de flux énergétique qui circule via des méridiens du corps. Tous les organes humains sont connectés à ces méridiens, allant des intestins jusqu’au bout des doigts. Impacter sur des points précis module le flux du khí
Recherche de l’équilibre yin-yang
Dans la médecine occidentale, où une force extérieure (virus, bactéries) est supposée provoquer une maladie. En médecine vietnamienne, une maladie est la conséquence d’un déséquilibre yin-yang chez le patient. Quand le Yin et le Yang sont en déséquilibre, le flux du khí est vide ou bloqué. Les praticiens vietnamiens cherchent à pour rétablir l’équilibre. Dans cette optique, les plantes médicinales consistent à déclencher une alchimie intérieure permettant de réguler le flux de khí circulant dans le corps.
Composition des herbes
La prescription passe d’abord par un diagnostic du système des méridiens. L’apothicaire peut identifier les causes profondes de votre maladie en fonction de l’état des méridiens. Par la suite, il suggère une ordonnance dont la consommation peut s’étaler sur une longue période. Les mélanges d’herbes, de racines, d’écorces sont soigneusement dosés. Au patient de les faire bouillir pour en extraire une puissante décoction. L’efficacité de cette médecine reste dans la persévérance. Il faut suivre le traitement jusqu’au bout.
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