Hiep a grandi dans une famille d’agriculteurs à Tam Coc. Ayant la chance de faire des études supérieures, il a compris l’intérêt de promouvoir l’art de vivre local par intermédiaire du tourisme. Ainsi, il a aménagé la maison de ses parents pour loger des touristes. Hormis l’hébergement, il propose un éventail d’activités mettant en avant les traditions agricoles de la région. Son adresse est nichée au fond d’un hameau typique où la communauté de rameurs est soudée.
A 110km au sud d’Hanoi, la région de Ninh Binh, surnommée « la Baie d’Halong terrestre », est un carrefour stratégique pour ceux qui font un circuit de plus de 5 jours dans le Nord du Vietnam. Naguère un endroit pour faire une excursion à la journée au départ d’Hanoi, Ninh Binh est devenue une plateforme qui encourage les voyageurs de rester plus longtemps sur place. Depuis quelques années, nous constatons une augmentation considérable du parc hôtelier.
Il y a une large gamme d’hébergements pour tous types de voyageurs : des jeunes routards aux gros groupes en circuit accompagné, des familles aux bandes d’amis. Parmi les catégories d’hébergement, le concept de logement chez l’habitant est très à la mode. Dans ce coin, il n’est pas rare de croiser des établissements dont le nom sonne francophone : chez Beo, chez Loan, chez Anna Tham, la Belle Vie etc. Quand on discute avec des gens du coin, on entend parler souvent des projets de « homestay » prometteurs. Et oui, le tourisme apporte de l’argent et tout le monde se donne des moyens pour mettre en place une structure en espérant que les touristes arrivent en masse.
La réalité des « homestays » à Ninh Binh
Certains s’en sortent mieux que d’autres. Nous avons testé plusieurs adresses et nous avons un constat comme suit : tout ce qu’on appelle chez l’habitant ou homestay fonctionne de la même manière. C’est-à-dire soit on construit carrément un bâtiment tout neuf puis les membres de la famille font d’office la réception, soit on rénove une maison existante ou les bungalows à côté pour accueillir plusieurs clients. Tout va bien jusque là.
Le propriétaire est physiquement toujours là, souriant et gentil. Mais on ne sent pas le lien privilégié entre l’hôte (le propriétaire) et l’invité (le voyageur). Sous la pression de rentabilité, ces établissements accueillent souvent un grand nombre de clients. Il est évident que l’on ne peut pas prendre soin de chacun. À un moment donné, on a l’impression que c’est l’usine à gaz.
Il s’avère que le concept de logement chez l’habitant est mal compris par la population locale. Ce qu’on voit est plutôt une forme de chambre d’hôte. La présence physique des membres de la famille d’accueil n’est pas suffisante pour créer un lien fort avec les voyageurs. À part quelques échanges genre “bonjour” et “merci”, ça s’arrête là. Force est de constater que le vrai hébergement chez l’habitant manque ici, malgré un grand nombre de choix.
L’hébergement de Hiep autour de sa maison ancestrale
Hiep, âgé de 31ans, est originaire de Tam Coc. Comme toutes les familles dans le village, la sienne est essentiellement composée d’agriculteurs. En plus des parcelles rizicoles qui assurent suffisamment de denrées alimentaires, ses parents travaillent à l’embarcadère de Tam Coc en tant que rameurs. Parmi les trois frères, Hiep est le seul membre qui a pu suivre l’enseignement supérieur à Hanoi.
Suite à une formation de restauration, Hiep a débuté sa carrière en tant que chef cuisinier dans un restaurant à Hanoi pendant 6 ans. Le jeune homme s’est évanoui pleinement dans son travail, mais le mal du pays l’a poussé à revenir dans le village d’origine pour être plus près de la famille. Pendant deux ans, Hiep a travaillé en tant que consultant pour le compte de plusieurs restaurants locaux. Il s’est chargé d’établir le menu et de former le personnel.
Fort de toutes ces expériences, Hiep a décidé de se mettre à son compte en 2015. Son idée est de rénover une partie de sa maison puis la transformer en un espace convivial où les voyageurs peuvent côtoyer tous les membres de sa famille. Sous le même toit, quatre générations cohabitent : l’arrière-grand-père, papi, mami, le jeune couple et un garçon de 2 ans. Passer un séjour chez Hiep, c’est s’immerger dans l’espace de vie de sa famille. Son concept est complètement en accord avec notre philosophie de voyage et c’est pourquoi l’hébergement de Hiep fait partie de notre collection Immersion culturelle.
Une adresse qui garde encore les racines agricoles de Tam Coc
Issus du milieu agricole, les 2000 mètres carrés de chez Hiep sont entourés de jardin, d’étang, de potager, de rizières. L’étang occupe déjà un tiers de la superficie. Les voyageurs peuvent faire de la pêche et choisir le type de poisson qui sera servi dans leur assiette au soir. Il y a au moins 6 variétés.
La verdure est un élément clé dans la maison vietnamienne à la campagne. C’est signe de tranquillité, mais aussi de prospérité. C’est pourquoi les parents de Hiep ont planté plusieurs arbres fruitiers. D’une part, c’est pour manger et d’autre part c’est pour décorer le jardin en face de la maison. On a une bonne sélection de fruits de saison : mangue, fruit de dragon, goyave, pomme d’amour, poire, pamplemousse, etc. Et tout ça, c’est pour le dessert.
Cette maison, datée de 1972, était la résidence des grands-parents. La pièce a été rénovée en 2015 pour accueillir les familles avec un grand lit double et un lit simple. C’est parfait pour les parents et enfants!
Hiep nous a confié qu’il comptait d’aménager un étage supérieur pour ajouter encore deux chambres. Donc dans le futur, la famille pourra accueillir jusqu’à 8 personnes. « Mais ce sera capacité maximale de ma famille. Au-delà de 3 chambres, j’aurai du mal à assurer le lien privilégié avec les voyageurs », dit-il.
Les activités agricoles tournent en plein régime en été (juin-juillet). C’est une excellente occasion de venir chez Hiep pour passer la nuit. Il sera ravi de vous proposer de travailler dans les rizières lors de la récolte. Consultez notre Circuit Vietnam en été